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marine ; 20 000 hommes à provenir des dépôts qui devaient se grouper sur Paris. Tout cela faisait, sur le papier, 90 000 hommes ; mais, si l’effectif des 12 légions de la garde nationale était de 30 000 hommes, la composition même de cette milice bourgeoise permettait de compter à peine sur la moitié de ce nombre. Les bataillons de fédérés étaient à moitié organisés ; les marins ne sont jamais venus à Paris et la marche des événements a été si rapide que les dépôts n’ont pas eu le temps d’y arriver. On a raison d’exagérer ses forces en présence d’un ennemi coalisé et supérieur en nombre ; on prévient ainsi un découragement qui pourrait être fatal et tout paralyser ; mais l’histoire ne doit pas accepter sans examen des chiffres trop souvent mis en avant pour les nécessités du moment.
Voici au surplus un extrait textuel de l’Ordre de service arrêté par l’Empereur, le 11 juin, la veille de son départ. Après avoir prescrit une réunion hebdomadaire des ministres aux Tuileries, tous les mercredis, sous la présidence du Prince Joseph, qui avait voix prépondérante, avec l’adjonction du Prince Lucien, ayant voix délibérative, et celle des ministres d’Etat, membres de la Chambre des Représentants, cet ordre réglait les formes à suivre pour l’expédition des affaires suivant leur plus ou moins d’urgence et pour les rapports avec les deux Chambres, ainsi que la conduite à tenir, soit quant à l’usage de leur initiative, soit quant aux amendements qu’elles pouvaient faire aux projets de loi présentés par le gouvernement. Passant aux attributions du Ministre de la Guerre, l’ordre portait :
« Notre cousin le Prince d’Eckmühl est nommé gouverneur de Paris. Il aura en cette qualité : 1e le commandement des