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replier derrière les Vosges, ensuite défendre la Meurthe, la Moselle ; enfin, la Meuse et la Marne. Enfin, si l’armée des Alpes était contrainte d’évacuer la Savoie, elle devait se concentrer sous Lyon qui avait été mis en état d’opposer à l’ennemi une résistance formidable. Débusquée de cette position, elle devait défendre la ligne de la Saône et finalement celle de la Seine.
Il est facile de saisir la pensée qui avait présidé à cet ensemble de dispositions. Elle était inspirée par la nature même de la guerre, qui était toute nationale. Dès lors une résistance acharnée devait être opposée à l’invasion et la fortune des armes tentée jusqu’au dernier moment. On se concentrait sur Paris, comme sur le cœur même de la nationalité française ; avec toutes les armées réunies, on pouvait y livrer à l’étranger, loin de toutes ses lignes d’opération, une dernière bataille qui aurait compensé les échecs dont elle aurait été précédée. Mais l’exécution de ce plan supposait des retraites méthodiques et en bon ordre, des troupes conservant leur moral même après leurs revers, des généraux tenaces et sans autres préoccupations que celle de leur métier ; malheureusement, c’est le contraire qui eut lieu et, dès la première défaite, la partie fut perdue sans retour.
L’Empereur laissait le Maréchal à Paris avec le titre et les pouvoirs de gouverneur et le commandement supérieur de la garde nationale ; il était aussi général en chef des troupes qui se trouveraient dans la 1ère Division. L’Empereur évaluait les forces mises sous ses ordres à : 30 000 hommes de garde nationale ; 20 000 hommes de levée en masse, c’est-à-dire de fédérés ; 20 000 hommes de troupes de