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sur le Trésor qu’autant que vous vous conformez aux règles et que vous ménagez le plus possible les fonds. C’est tellement vrai, qu’il était d’usage que les ordonnances rappelassent non seulement le crédit du budget, mais le crédit mensuel auquel elles s’appliquaient. Il me semble que les bureaux de la Guerre ont oublié les formes qui ont été en vigueur pendant tant d’années.

On voit comment l’Empereur concevait le jeu de la machine financière ; l’esprit d’ordre, la ponctualité en étaient l’âme. C’était moins facile que l’emploi des moyens de crédit, mais c’était plus sûr et, dans ce système, la fortune publique n’était jamais engagée au-delà de ses forces réelles.
Par son décret de Lyon, en date du 13 mars, l’Empereur s’était engagé à corriger et à modifier nos institutions, selon la volonté et l’intérêt de la nation. Les collèges électoraux devaient se réunir pour cela, en Champ de mai, ce qui eût été impraticable, les délibérations d’une assemblée aussi nombreuse ne pouvant rien produire d’utile. Pour tenir sa promesse, un mois à peine après son arrivée à Paris, le 23 avril, l’Empereur proposa à l’acceptation du peuple l’Acte Additionnel aux constitutions de l’Empire.
Cet acte, à la rédaction duquel M. Benjamin Constant passe pour avoir eu une grande part, était en soi-même très libéral. Conforme dans presque toutes ses dispositions à la Charte de 1814, il faisait une part bien plus large à l’élément électif du pouvoir. Il est plus que probable qu’il eût été accueilli avec beaucoup de faveur, s’il eût été promulgué comme une constitution, qui, résumant en elle et abrogeant sans retour tout ce qui l’avait précédée, était destinée