Page:Vigier - Davout, maréchal d'empire, Tome 2, 1898.djvu/258

Cette page n’a pas encore été corrigée

les travaux : « J’ai deux buts, lui écrivait-il, l’un de faire voir que nous ne dissimulons pas le danger, l’autre de profiter du moment pour avoir ces ouvrages qui, si nous avons la paix, se trouveront faits et pourront, dans d’autres circonstances être utiles. » En vertu des instructions de l’Empereur, les généraux du génie Haxo et Rogniat se mirent à arrêter le tracé des ouvrages en commençant par la rive droite et les hauteurs de Montmartre, où ils disposèrent quatre redoutes de 60 à 80 toises du côté intérieur, battant les différents débouchés de la montagne. De là ces généraux durent continuer la visite des hauteurs et placer des jalons sur celles de Ménilmontant pour le tracé de tous les ouvrages qu’ils jugeraient indispensables d’occuper. Ils ne devaient pas perdre de vue qu’il s’agissait de favoriser des troupes inexpérimentées et de les mettre en état de tenir contre de vieilles troupes. Après avoir tracé les ouvrages de Ménilmontant et de Belleville, ils avaient ordre de suivre, par Saint-Denis et autres points, la reconnaissance des positions à fortifier pour compléter la défense de Paris ; cinq jours après, mille ouvriers au moins devaient être mis à l’œuvre.
Dans l’opinion de l’Empereur, la ligne de défense devait s’appuyer à Saint-Denis et non à Clichy. La ville de Saint-Denis, étant susceptible d’inondation, est un poste de la plus grande force. Appuyant la gauche, ce poste se relie aux hauteurs de Paris par un long canal plein d’eau, ayant derrière un rempart et en avant des flèches. Rien ne pourrait avoir ce degré de force entre Clichy et Montmartre et