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à son inexpérience et lui infuser un principe tout militaire, le Maréchal proposa de s’adresser aux militaires retirés du service, de faire un appel à leur patriotisme et à leur amour pour l’Empereur. On ne leur demanderait qu’un service tout spécial et pour un temps limité, pendant lequel ils conserveraient leur pension qu’ils cumuleraient avec le traitement d’activité qui leur serait alloué. Cette mesure fut adoptée ; mais elle ne produisit pas les résultats qu’on était en droit d’attendre, parce qu’on n’apporta pas à son exécution le zèle et l’intelligence désirables. Encore une fois, l’administration civile ne comprit pas que tout se résumait dans le succès de nos armes.
Ce reproche, du reste, ne saurait s’adresser aux hautes régions du pouvoir. Le ministre de l’Intérieur fit ce qui dépendait de lui et, s’il ne fut pas toujours bien servi par ses subordonnés, ce fut la faute des circonstances et non la sienne. Les ministres des finances et du trésor firent de véritables prodiges. Ils pourvurent aux dépenses d’un immense armement en employant avec une rare habilité les ressources existantes, en en créant de nouvelles sans recourir à des expédients ruineux ou désespérés ; les fonds furent toujours faits à jour fixe avec une merveilleuse exactitude et, dans ces circonstances, le duc de Gaète et le comte de Mollien se montrèrent les dignes auxiliaires de la pensée de l’Empereur, dont on ne saurait trop admirer le génie en matière d’administration.
Tel était l’ensemble des moyens combinés pour mettre rapidement sur un pied respectable la défense de la France. Afin d’en assurer l’efficacité, il était nécessaire de ne donner le commandement qu’à des chefs qui possédassent à la fois la