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L’Empereur examina ensuite le parti qu’il devait prendre. Devait-il après deux ou trois jours employés à organiser le gouvernement à Paris, continuer sa marche triomphale vers le nord et pénétrer en Belgique ? Les forces anglaises et prussiennes étaient disséminées, les principaux généraux absents, notamment le duc de Wellington, qui était à Vienne. L’enthousiasme de toute une population, depuis Lille jusqu’au Rhin, était peut-être plus grand encore celui des départements de l’Est ; une grande partie des troupes qui étaient dans ce pays partageaient l’esprit des habitants, surtout les soldats belges et saxons, et même, assurait-on, un certain nombre de militaires prussiens qui s’étaient levés en 1813 au nom de la liberté, et qui voyaient combien, après la victoire, on s’était joué des promesses faites au jour du danger.
Tels étaient les motifs qui devaient déterminer l’Empereur à quitter Paris et à se porter en avant. Voici maintenant les raisons qui le faisaient hésiter : on lui avait donné de vives inquiétudes sur la garde nationale de Paris, inquiétudes qui ont fait différer de deux ou trois semaines la revue de cette garde. De plus, il ignorait la route suivie par le Roi et les Princes, le plus ou moins de succès des tentatives faites dans l’Ouest et dans le Nord au profit de la cause royale. Dans cette double incertitude, il devait redouter une révolution opérée derrière lui dans la capitale, où sa présence comprimait sans peine tous les mauvais vouloirs.
Deux jours après son arrivée à Paris, il dut ajourner tout projet de départ, en apprenant que la cocarde blanche que le général Dupont avait fait quitter à Orléans à la nouvelle