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C’est en défendant les Pyrénées contre les Espagnols que le brave Pérignon fonda sa gloire militaire. Il combattoit sous Dugommier à la première journée de la Montagne-Noire, et la mort de ce général ayant remis dans ses mains le commandement de l’armée, il le vengea le lendemain par la défaite des ennemis et par la mort de leur général. Leur désordre fut si grand, leur fuite si précipitée, que la forteresse de Figuières n’essaya pas même de résister à l’impétuosité du vainqueur. La place de Roses lui coûta plus de sang et de travaux ; mais la chute de ce boulevart fit le plus grand honneur à la fermeté de son caractère. Roses étoit dominée par une hauteur, que les assiégeants et les assiégés s’accordoient à considérer comme inaccessible, et dont la gelée avoit fait un rocher impraticable. Pérignon résolut cependant d’y établir une batterie. Les ingénieurs reculèrent devant la difficulté ; les chefs et les soldats déclarèrent tous que l’exécution d’un tel ordre étoit impossible. C’est l’impossible que je veux, répliqua le général ; et dans peu de joins, les hauteurs du Puigbon, couron-