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Le roi le plus fameux, le plus grand des guerriers,
Ne laisse qu’un nom dans l’histoire.
Leur immortalité n’est que dans la mémoire.
Les favoris du Pinde existent tout entiers,
Et le temps ajoute à leur gloire.
Concitoyen de tous les lieux,
Contemporain de tous les âges,
Des peuples et des rois recueillant les hommages,
Le chantre d’Ilion survit même à ses dieux.
Ceints des mêmes lauriers qui couronnent Homère,
Jamais La Fontaine et Molière
De leurs honneurs divins n’épuiseront le cours.
Leur empire est par-tout où la raison domine,
Et le monde éclairé nous enviera toujours
La gloire de leur origine.


Il n’est pas moins déplorable pour la France que le gouvernement impérial ait gâté cette institution, et que la restauration l’ait détruite ; et près des tombeaux de La Fontaine et de Molière, reposent trois hommes dont les mânes auroient lieu de s’en plaindre, si, dans la sphère où leurs aines se sont élevées, ils n’a voient maintenant assez de justice et de franchise pour reconnoître que le seul titre de sénateur ne devoit point suffire pour être enseveli parmi les demi-dieux de la France.