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Soulage du public les maux et les besoins,
Qui fout du genre humain l’objet de tous leurs soins,
N’en obtiennent souvent que de l’ingratitude.
Il reçoit leurs bienfaits, jouit de leurs travaux ;
Mais de leurs noms à peine il garde la mémoire.
Pour les hommes brillants il réserve la gloire ;
Et la prodigue à ses fléaux.
C’est trop peu de l’aimer, c’est trop peu de l’instruire,
De le servir, et de le protéger.
Pour que le monde nous admire,
Il faut l’étonner, le séduire ;
Et quelquefois le ravager.


Parmentier avoit devancé Gassicourt dans la même carrière. Les hôpitaux de l’armée d’Hanovre furent les premiers témoins de sa philanthropie ; et la révolution le prit dans le laboratoire des Invalides pour l’élever à la tête des pharmaciens de ses armées. La nourriture et la santé de l’homme furent les objets constants de ses études. Il décomposa le lait et le sang pour en connoître la nature et purifier sa source par le choix des aliments les plus propres à renouveler ces deux fluides les plus importants de l’économie animale. Pour procurer à l’homme une nourriture plus abondante et plus saine, il tourna ses re-