Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/207

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

même ne lui feroit jamais concevoir qu’il rapproche ainsi les deux extrémités de l’échelle politique. Il est vrai que d’anciens partisans de Marat et de Robespierre se parent aujourd’hui de ce titre ; mais n’en est-il point que le repentir a jetés dans les rangs des royalistes ? Pourquoi douter de la conversion des uns, après avoir accepté la conversion des autres ? C’est encore par une étrange confusion de termes qu’on associe les libéraux aux bonopartistes. Ils se rapprochent sans doute par le sentiment de la gloire nationale ; mais, en matière de gouvernement, rien n’est plus opposé que les deux opinions ; et, à la dynastie près, les bonapartistes et les fanatiques de la royauté sont en communauté de système. Il n’en est pas ainsi des républicains. Un libéral pouvoit l’être, quand la doctrine du pouvoir absolu couvrait le continent de l’Europe ; mais depuis que l’esprit humain à découvert la monarchie constitutionnelle, celui qui, dans un état où l’imminence de la guerre rend les armées indispensables, repousse ce perfectionnement de la république, cesse à