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rance, la certitude, d’accomplir sa promesse ; et bientôt entraîné lui-même par l’exemple de ses légions, par les souvenirs d’une ancienne fraternité d’armes, par l’élan d’une défection générale, ébloui par les prestiges d’une apparition merveilleuse, cédant enfin à l’ascendant terrible de cette fortune qui les abuse l’un et l’autre, et trahissant les serments solennels prononcés aux pieds du trône dont il avoit sollicité la défense. Mais demain quand les témoins de cette scène auront disparu de la terre, quand les amis et les ennemis du héros n’y seront plus, les hommes demanderont à peine comment a fini sa carrière ; ils seront avides de connoître comment il l’a remplie. Ils le suivront depuis l’atelier obscur d’un tonnelier de Sar-Louis, jusqu’au faîte des honneurs militaires et des brillantes réputations de l’armée. Ils le retrouveront dans cinquante batailles rangées, trois cents combats, et trois sièges illustres ; pendant vingt-cinq ans d’une vie infatigable, toujours à la tête des avant-gardes, le premier et le dernier au milieu des périls, ouvrant la route à nos armées victorieuses, ou