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Aux murs de Léoben alla dicter la paix.
Serrurier sur ses pas illustra sa vaillance :
Sa modestie égaloit sa prudence,
Son grand cœur se plaisoit à louer ses rivaux,
Et le prix le plus doux de ses nobles travaux
Étoit la gloire de la France.


Lefebvre aux bords du Rhin cueilloit d’autres lauriers
Un esquif l’a jeté sur la rive ennemie ;
Ses bataillons sont les premiers
Qui portent notre gloire aux champs de Germanie ;
Neuf combats glorieux illustrent ses guerriers,
Mais le sang du héros coule pour la patrie,
Et Lefebvre à regret rentre dans ses foyers.
Tel qu’un lion blessé rugit dans sa tanière,
Il s’indigne, il frémit d’un si noble repos ;
Mais Bellone à ses pas a rouvert la carrière,
Et des champs d’Iéna la trompette guerrière
A de nouveaux exploits appelle le héros.
Lefebvre a combattu dans ce jour de victoire
Où du grand Frédéric périrent les soldats,
Où tomba d’un seul coup, sous l’effort de nos bras,
Le trône illustre dont la gloire
Coûtoit à Frédéric quarante ans de combats.
Sous les murs de Dantzick Lefebvre nous entraîne :
Grenadier intrépide et prudent capitaine,
Il foudroie à mes yeux ces superbes remparts ;
A travers mille feux, il commande, il s’élance ;