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ces derniers temps, des témoignages de sa loyauté politique. Germain ne sut point conserver ses honneurs aux dépens de sa conscience ; il abdiqua sa préfecture, il se retira du conseil d’état, pour ne pas être l’instrument et l’organe d’une opinion qui n’étoit plus la sienne, et ne parut à la tribune que pour y défendre les libertés publiques. C’est au-delà de son tombeau que se rencontrèrent sous mes pas les sépultures des calvinistes.

A l’ombre de ce bosquet paisible, sous une pierre modeste, dont la mousse laissoit à peine lire l’épitaphe, repose une femme célèbre dont les écrits ont fait couler vos larmes, et que ses heureuses compositions élèvent au-dessus des La Fayette et des Riccoboni. Madame Cottin a lutté avec une glorieuse persévérance contre l’ascendant des monstruosités romanesques, dont les Lewis et les Radcliffe ont infesté notre littérature ; et les plus brillants, les plus dignes succès ont couronné ses efforts. Une guirlande de roses venoit d’être jetée sur sa tombe ; et ce pieux hommage étoit sans doute celui d’une jeune femme qu’avoient attendrie les infortunes de