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considérer comme des ennemis, comme des monstres indignes du jour, les hommes qui ne partagent ni nos systèmes ni notre croyance.


Bénissons le dieu des humains
D’être enfin délivrés de ces guerres fatales
Où les prêtres jaloux et leurs sectes rivales,
Armant d’un fer sacré leurs homicides mains,
Au nom des objets les plus saints,
Passoient en cruauté les Huns et les Vandales ;
Où, couverts du manteau de la religion,
Le fanatisme épouvantable,
L’ignorance, l’orgueil, la superstition,
Poussoient la main de l’homme à tuer son semblable ;
Où, criminel par piété,
Le crédule vainqueur, teint du sang de ses frères,
Joignant le sacrilège à la férocité,
Osoit offrir à la Divinité
Son triomphe exécrable et ses vœux sanguinaires.


Ce préjugé barbare n’existe plus en Europe que chez les féroces dominateurs du Bosphore, dans cette horde sauvage que notre politique daigne compter encore au rang des nations, et qu’une superstition aveugle rend impénétrable aux lumières de la philosophie. Je bénis les bien faits de cette philosophie si