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qu’elle avait été achetée au faubourg du Temple, chez un marchand fripier, et que Leblanc, instruit de l’usage qu’on devait en faire, avait avancé l’argent pour la payer. « Le marché conclu, poursuivit Berthelet, Leblanc, qui était resté un peu en arrière, me dit : Si on te demande ce que tu veux faire de la pince, tu diras que tu es tailleur de cristaux, et que tu en as besoin pour serrer la roue de ton métier. Si on te demande tes papiers, tu me feras venir et je dirai que tu es mon apprenti. J’allai le rejoindre ayant la pince à la main, et il me dit de la lui donner, pour la mettre sous sa redingote, dans la crainte que je ne fusse rencontré par des agents. Leblanc me conduisit de suite chez lui. En arrivant, son premier soin fut de descendre à sa cave, pour y déposer la pince. Le soir même, après avoir bu jusqu’à dix heures, Lefebure, Peyois et moi, nous allâmes rotonde du Temple, dans une petite rue dont je ne sais pas le nom ; Peyois, tandis que Lefebure et moi nous faisions le guet, pratiqua trente-trois trous au moyen d’une vrille, dans le volet d’une marchande