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un ninontni

- devenais un mouchard et rien de plus. Toutefois, . j’étais un mouchard en meilleure situation que - · la plupart de mes confrères, et lorsque je ne pouvais pas faire autrement que de me mettre en évidence, les temps de ma mission secrète devaient me profiter encore, soit par les relations que j’avais conservées, soit par l’ample provision de signalements et de renseignements de toute espèce que j’avais classés dans ma mémoire. V ·l’aurais pu alors, à l’exemple de certain roi de Portugal, mais plus sûrement quelui, uger les gens sur la mine, et désigner aux sbires les êtres dangereux dont il convenait de purger la société : l’a1·bitraire dont la police était pourvue ’ à cette époque, et la faculté des détentions administratives, qui faisait sa p uissance, me laissaient une prodigieuse latitude pour exercer mon savoir physiognomonique, appuyé de notions positives. Mais il me semblait que dans l’intérêt public, il était bon d’agir avec un peu moins de légèreté. Certes, rien ne m’eût été si aisé que d’encombrer les prisons : les voleurs, et l’on qualifâait ainsi quiconque avait été mis en jugement pour un fait contraire à la probité, n’i. ignoraient pas que leur sort était entre les maints du premier comme du dernier agent, et que