Page:Vidocq - Mémoires - Tome 3.djvu/133

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nous retirâmes sans avoir rien obtenu. Mon compagnon pestait, jurait, tempêtait ; il fallait l’entendre.

« Eh ! lui dis-je, ne croirait-on pas que tout est perdu ? pourquoi te chagriner ? Qui refuse muse : si elle ne veut pas, un autre voudra ; viens avec moi chez ma fourgatte, je suis sûr qu’elle nous prêtera quatre ou cinq tunes de cinq balles (pièces de cinq francs.) »

Nous nous rendons rue Neuve-Saint-François, où j’avais mon domicile. D’un coup de sifflet, je me fais entendre d’Annette ; elle descend rapidement, et vient nous rejoindre au coin de la vieille rue du Temple.

— « Bonjour, madame.

— » Bonjour, Jean-Louis.

— » Tenez, si vous étiez bonne enfant, vous me prêteriez vingt francs, et ce soir je vous les rendrais.

— » Oui, ce soir ! si vous avez gagné quelque chose, vous irez à la Courtille.

— » Non, je vous assure que je serai exact.

— » C’est-il bien vrai ? je ne veux pas vous refuser, venez avec moi, tandis que votre