CHAPITRE V
DEPUIS MON SÉJOUR À TOURS JUSQU’AU 13 MARS 1793
COMMENCEMENT DE LA GUERRE DE VENDÉE
onsieur de Lescure partit à franc étrier pour Saumur, afin de savoir la vérité sur les troubles de Bressuire. M. Thomassin avait été, à Tours même, faire viser
nos passeports à la municipalité ; grâce à son uniforme, nous
passons fort tranquilles dans le faubourg, quoique nous entendions
beaucoup de bruit qu’on faisait dans la ville, où le peuple promenait
sur des ânes les femmes qui ne voulaient pas aller à la messe
(des prêtres intrus).
Au bout de deux jours, M. de Lescure nous envoya un courrier pour nous dire que le bruit était fini et que nous pouvions continuer notre route. Nous fûmes arrêtés dans un petit village par le corps de garde : un paysan, qui était en sentinelle, voulait non seulement voir nos passeports, mais encore visiter nos malles, chose très désagréable pour nous, car nos femmes, parties devant avec M. de Marigny, avaient les clefs ; les paysans se rassemblaient, le soldat faisait un tapage terrible, M. Thomassin nous tira de ce mauvais pas ; il demande l’officier, montre nos passe-