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La lumière qui vient dorer
Leur cabinet et leur plumage.

La charue escorche la plaine ;
Le bouvier, qui suit les seillons,
Presse de voix et d’aiguillons
Le couple de bœufs qui l’entraine.

Alix appreste son fuseau ;
Sa mère, qui luy fait la tasche,
Presse le chanvre qu’elle attache
À sa quenouille de roseau.

Une confuse violence
Trouble le calme de la nuict,
Et la lumiere, avec le bruit,
Dissipe l’ombre et le silence.

Alidor cherche à son resveil
L’ombre d’Iris qu’il a baisée,
Et pleure en son ame abusée
La fuitte d’un si doux sommeil.

Les bestes sont dans leur taniere,
Qui tremblent de voir le soleil.
L’homme, remis parle sommeil,
Reprend son œuvre coustumiere.

Le forgeron est au fourneau ;
Oy comme le charbon s’alume !
Le fer rouge, dessus l’enclume,
Estincelle sous le marteau.

Ceste chandelle semble morte,
Le jour la faict esvanouyr ;
Le soleil vient nous esblouyr :
Voy qu’il passe au travers la porte !

Il est jour : levons-nous, Philis ;
Allons à nostre jardinage,
Voir s’il est, comme ton visage,
Semé de roses et de lys.