Si nos victorieux nochers
Trouvent des ennemis sur l’onde
Ce sont les vents et les rochers.
Ainsi ta gent victorieuse,
Dessus la tombe glorieuse
Des braves dont tu fus le chef,
Maurice, vante ta prouesse,
Et, dans les pleurs de son méchef,
Verse des larmes de liesse.
Toi seul, grand Prince, es le vainqueur :
Car, si les tiens montrent du cœur,
Tout ce qui les y fait résoudre
Sont tes yeux dont le feu reluit
Dans le sang et parmi la poudre,
Comme aux orages de la nuit
Brillent les flammes de la foudre.
Sans toi, qui ne devait douter
Que ce peuple, au lieu de goûter
La douceur d’un repos durable,
De sa faible rébellion
Retomberait plus misérable
En la vengeance du Lion ?
La liberté, qu’on a vu naître
Du grand Mars dont tu pris ton être,
Après lui, veuve de support,
Si tu n’eusses été son frère,
Par quel secours, que de la mort,
Espérait-elle se défaire
Des mains d’un ennemi si fort ?
Tu l’arrachas du précipice,
Faisant voir que tout est propice
A qui tu daignes secourir,
Et qu’ayant ton destin pour elle,
Parce que tu ne peux mourir,
La liberté n’est pas mortelle.