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viandes ; et tout ce faisoit-il, qu’il ne fust souillié des vices de humaine nature. Et toute ceste vie maintint-il toute sa vie jusques à la mort ; par quoy l’en pooit dire qu’il menoit mieux vie de moine que de chevalier. Il estoit plain de belles paroles et bien emparlé ; si estoit entre ses barons sage et atrempé sanz nul boban et sanz nul orgueil. Par ses bonnes vertus qui en lui resplendissoient, tint-il son roiaume en pais touz les jours de sa vie.


XVII.
Comment le conte de Fois se revela contre le roy de France[1].

Il avint ou tiers an du regne le roy Phelippe que es parties devers Thoulouse, le conte d’Armignac[2] et Girart, i vaillant chastelain d’un chastel qui a non Casebonne[3], mut contens et haine ; si s’entredeffioient et

  1. Guillaume de Nangis, Gesta Philippi regis Franciæ, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 490-493. Cf. Guillaume de Puylaurens, Historia Albigensium, ibid., p. 775-776, et Chronique de Primat, ibid., t. XXIII, p. 89-91. Voir pour tous les faits rapportés dans ce chapitre : Ch.-V. Langlois, op. cit., p. 59 à 61 ; Hist. de Languedoc, nouv. éd., t. X, note ii, p. 9 à 14, et Ch. Baudon de Mony, Relations politiques des comtes de Foix avec la Catalogne jusqu’au commencement du XIVe siècle, p. 216-225.
  2. Le comte d’Armagnac était alors Géraud V, fils de Roger d’Armagnac, vicomte de Fezenzaguet.
  3. Casebonne, Cazaubon, Gers, arr. de Condom, ch.-l. de cant. Guillaume de Puylaurens (Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 775) dit qu’il était seigneur du château de Sompuy : « Geraldum de Casalibono dominum castri Summi Podii. » Cf. Hist. de Languedoc, nouv. éd., t. IX, p. 12 à 17.