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Susanne[1] qui est assez près des montaignes. Ilec demoura iii jours entiers pour prendre repos li et sa gent et les chevaux pour estre plus viguereux et plus fors à passer les montaignes. Après ce il entrerent es montaignes et passerent les mons de Mongieu[2] a grant paine et a grant labour, et puis il s’arrouterent et entrerent es vaux de Morienne ; si tornerent droit à aler à Lyons sus le Rosne, et chevauchierent tant qu’il vindrent à la cité de Mascons en Bourgoigne et passerent tout oultre, et tant firent qu’il vindrent à Cligny[3], en l’abbaïe où le roy fu moult honnorablement receu. D’ilec se partirent et issirent hors de la terre de Bourgoigne et entrerent en Champaigne et vindrent droit à Trois ; si passerent toute Champaigne, et errerent tant qu’il entrerent en la terre et en la seigneurie de Paris[4].


XIV.
De la sepulture le saint roy Loys et de son frere le conte de Poitiers et de Jehan Tristan, et de Pierre le chambellenc, et de madame Ysabel, la femme le roy Phelippe[5].

Quant le roy fu venu à Paris qu’il desiroit moult à veoir, il fu commandé que l’en aornast les corps qui

  1. Latin : « Susam civitatem. » Suse, Italie, prov. de Suse.
  2. Latin : « montes Cinisii », le mont Cenis.
  3. Cligny, auj. Cluny, Saône-et-Loire, arr. de Mâcon.
  4. Il serait entré à Paris le 21 mai 1271 (Ch.-V. Langlois, Le règne de Philippe III le Hardi, p. 54).
  5. Guillaume de Nangis, Gesta Philippi regis Franciæ, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 486-489.