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avoit-il requis le disième du pape, et le pape li ottroia se les prelaz s’i acordoient. Pourquoy il leur requist que chascun assamblast ses suffragans pour demander leur assentement ; lesquiex li respondirent que le passage d’outre mer n’estoit pas prest pour quoy il convenist jà donner le disième ; mais quant il le seroit, il li otroieroient volentiers ou il iroient avec li.

[1]Si avint au commencement d’aoust que le roy chei en ii grieves maladies ; c’est à savoir en quarte et en flux de ventre et de sanc, et langui moult longuement ; et furent faites pluseurs processions pour li empetrer garison ; mais ne prieres ne phisiciens ne valut riens qu’il ne trespassast le tiers jour de jenvier, qui fu le dimenche des octaves saint Jehan l’Evangeliste, entour mienuit. Et l’endemain de la Thiphaine[2], il fu enterré à Saint Denis, et son cuer fu mis aus Freres Meneurs de Paris et ses entrailles as Preescheurs. Ne targa pas vii jours après que la royne Marie[3], qui fu femme au roy Phelippe qui mourut en Arragon, trespassa à Vernon et fu aportée à Paris. Et son corps fu mis as Freres Meneurs delez le cuer le roy Phelippe son seigneur.

  1. La Continuation de G. de Nangis, t. II, p. 37-38, et Rec. des Hist., t. XX, p. 630, s’étend plus sur la maldie de Philippe V et sur les processions faites à cette occasion. Cf. Jean de Saint-Victor (Rec. des Hist., t. XXI, p. 674, et Chronique parisienne anonyme, dans Mémoires de la Soc. de l’hist. de Paris, t. XI, & 72, 74, 77).
  2. 7 janvier 1322. Philippe le Long qui mourut dans la nuit du 2 au 3 janvier à Longchamp fut ramené à Paris le 7 et enterré le 8 à Saint-Denis (Lehugeur, op. cit., p. 465).
  3. Marie de Brabant, femme de Philippe III le Hardi, mourut le 10 janvier 1322.