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né de Picardie et prevost de Paris, detenist i riche homme homicide et coupable de mort ou Chastellet de Paris, et le jour aprochast que l’en le devoit pendre par ses demerites, ledit prevost fist prendre i povre homme qui estoit en prison en Chastellet, et li imposa le nom du riche et le fist pendre au commun gibet, et laissa aler le riche homicide souz le nom du povre innocent. Duquel fait ledit prevost fu convaincu par ceulz qui à l’enqueste faire furent deputez, si comme l’en dist. Et avec ce crime y en ot-il pluseurs autres ; lequel fu par les deputez du roy à enquerir de fais jugiez à estre penduz, non obstant que pluseurs de ses favorables deissent que on le faisoit mourir par envie.

Et en cest an, Mahieu, capitaine de Melan, quant il sot la neccessité des Guibelins qui li avoient requis aide, comme devant est dit, si leur envoia Galeace son filz. Quant Phelippe de Valois sot sa venue, si fist savoir de li par message s’il avoit entencion de combatre à li et aus siens. Adonc respondi Galeace que ce n’estoit pas son entencion de soy combatre contre aucun de la maison de France, mès tant seulement secourre sa terre et deffendre ses amis qui estoient en peril. Lors li respondi Phelippe de Valois : « Se vous entendez aus Guibelins porter vitaille, mon entencion est de y contrester au miex que je pourrai. » Ceste response si fu dite afin que Galeace se deportast de eulz porter vivres. Si respondi Galeace : « Je porterai vivres aus

    ris et de l’Île-de-France, t. XI, p. 50 à 54. Cf. J. Viard, Documents parisiens du règne de Philippe VI de Valois, t. I, p. 41-42, Journaux du Trésor de Charles IV le Bel, col. 242, note 1, et Lehugeur, Philippe le Long, roi de France, 1316-1322. Le mécanisme du Gouvernement, p. 252-253.