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[1]Et en cest an aussi, ou moys de septembre, Robert d’Artois filz Phelippe d’Artois, qui fu filz du conte d’Artois Robert qui mourut à Courtrai en Flandres, entra a grant ost et noble chevalerie de chevaliers ensamble aliez, en la cité d’Arras, à li usurpant et prenant, aussi comme par violence, la conté d’Artois, ou prejudice de la contesse d’Artois fille le dessusdit conte Robert[2].

[3]Et en cest an, environ la Chandeleur, furent assamblez en la presence de Pierre d’Erblay[4] jadis chan-

  1. Continuation de G. de Nangis, t. I, p. 429-430, et Rec. des Hist., t. XX, p. 616. Cf. Anciennes chroniques de Flandre (Ibid., t. XXII, p. 408-409). Voir Lehugeur, op. cit., p. 61 à 72. Les Grandes Chroniques ont beaucoup abrégé la Continuation de G. de Nangis.
  2. Le ms. fr. 10132 de la Bibl. nat., fol. 400, ajoute ici les paragraphes suivants :

    Mais tout veu et considéré que les parties proposoient, la propriété du conté d’Artois fu declinée à la contesse, et pour bien de pais, la conté de Biaumont avec toutes ses appartenances fu donnée audit Robert, et renonsa au droit du conté d’Artois, se point en y avoit, et le quitta, et en furent faites lettres, et jura que il ne vendroit jamais encontre.

    En cel an, pour l’acort traictié entre le roy et les Flamans, fu Louuys le conte de Nevers, qui tant de maus au royaume avoit fait, receus des Flamans en grâce et li fu rendue sa conté où li roys avoit mis sa main. Et lors li Flamans, par terre et par mer il se garnirent de vitaille, [si] qu’en brief temps, il ot meilleur marchié de pain et de vin qu’il n’ot en France. Et puis assés tost, li Flamans se confedererent et ajoindirent au Baonnois, et vindrent par mer contre les François, et prindrent quatre de leurs grans nés et les ardirent, combien que il deissent lors le contraire.

  3. Continuation de G. de Nangis, t. I, p. 434-435, et Rec. des Hist., t. XX, p. 617. Voir, sur cette assamblée, Lehugeur, Hist. de Philippe le Long, p. 85-86.
  4. Pierre d’Arrablay, chancelier du comte de Poitiers, de-