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VII.
Du trespassement le roy Loys roy de France et de Navarre[1].

En cest an vraiement, le jour du samedi après la feste de Penthecouste, le v jour de juign, au bois de Vinciennes, Loys roy de France clost son derrenier jour, et l’endemain ensivant, c’est à savoir le jour de la Trinité, vi jours en juign, à Saint Denis en France fu porté, et l’endemain honnorablement enterré[2]. Et après ce, Phelippe conte de Poitiers qui à Lyons avoit longuement demouré pour faire le pape, oy nouvelles de mort son frere le roy Loys ; lors pour ce à Paris se retraist et revint[3]. Et lors des barons de France receu paisiblement, prist tantost par l’assentement et l’acort de eulz la garde et le gouvernement des royaumes de France et de Navarre, en ses lettres son tytre en telle maniere disant : Phelippe filz du roy de France, gouvernant les royaumes de France et de Navarre, à touz justiciers, etc.

Icelui roy de France et de Navarre Loys, regna après son coronnement, coronné du royaume de France, ix moys et demi ou environ, et laissa sa femme, la royne Climence, grosse.

  1. Continuation de la Chronique latine de Guillaume de Nangis, éd. Géraud, t. I, p. 426 à 429, et Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 615.
  2. Ces dates de la mort et des funérailles de Louis X sont exactes. Voir dans Bibl. Éc. des chartes, t. LX (1899), p. 414. J. Viard, Date de la mort de Louis X Hutin.
  3. Philippe le Long rentra à Paris « die lunæ post translationem beati Benedicti » (12 juillet). G. de Nangis, t. I, p. 427. Cf. Lehugeur, op. cit., p. 34.