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III.
Incidence de blé[1].

Et cest an ensement, environ le xx jour du mois de mars, ou temps de quaresme, commença une si très grant chierté de blé ou royaume de France et especiaument à Paris et en pluseurs autres parties, en telles maniere que tantost après ensuivant, une très grant famine en ensui.


IV.
Incidence de famine[2].

En l’an de grâce après ensuivant mil CCC XVI, la chierté très grant de blé ou royaume de France et especiaument à Paris ou temps de Pasques ensuivant, en telle maniere que le sextier de fourment valut lx sols parisis ou environ, bonne et forte monnoie ou temps de lors decourant.

Et après ce ensivant, pour ce que la très gant famine ensivoit si croissant et angoissant, pluseurs hommes et femmes, povres creatures traveillans et habondans[3] de fain, par rues et par places à Paris mouroient[4].

  1. Pour ces incidences de blé et de famine, voir Continuation de la Chronique latine de G. de Nangis, éd. Géraud, t. I, p. 426 et 428, et Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 615 et 616, cf. Géraud de Frachet et Jean de Saint-Victor, Ibid., t. XXI, p. 45, 46, 662.
  2. Sur cette famine de 1316, voir Lehugeur, Histoire de Philippe le Long, p. 412 à 414.
  3. Ms. fr. 10132 de la B. N., fol. 399 vo : « laborans ».
  4. Ce ms. ajoute : « Et ensement une très grant mortalité de malades et povres et riches ensivi. »