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regum Francorum, les Anciennes Chroniques de Flandre[1] et Istore et croniques de Flandres[2]. Cela ne surprendra pas, car la Chronographia fut écrite à l’abbaye de Saint-Denis, ainsi que les Grandes Chroniques[3], et les Chroniques de Flandre donnent de ces faits un récit identique à celui de la Chronographia.

Dans le volume précédent[4], nous avons déjà fait remarquer qu’en continuant l’œuvre de Primat ses successeurs avaient abandonné sa méthode. Ils ne se contentent plus de traduire un texte latin, mais souvent ils font une œuvre personnelle. Si déjà, pour le règne de Philippe le Bel, les auteurs des Grandes Chroniques montrent plus de personnalité que pour les règnes antérieurs, cette personnalité ne fait que s’accentuer dans la suite. Dans les chapitres consacrés à Louis X et à Philippe le Long, ils suivent encore quelquefois Guillaume de Nangis ou Géraud de Frachet, mais ils les traduisent rarement ; souvent ils les résument, ajoutent des faits, tels que les détails qu’ils donnent sur la campagne de Flandre de 1315[5], sur la paix conclue avec la Flandre en 1316[6], sur l’abondante chute de neige qui eut lieu à Paris en 1322[7], ou puisent chez d’autres chroniqueurs. Ainsi la mention du retour des Juifs en 1315[8], qui n’est ni dans la continuation de Guillaume de Nangis, ni

  1. Rec. des hist. des Gaules et de la France, t. XXII, p. 329-429.
  2. Éd. Kervyn de Lettenhove, 2 vol. in-4o, dans la Collection des Chroniques belges.
  3. L’abbaye de Saint-Denis était un grand centre de travaux historiques. H Moranvillé, Chronographia regum Francorum, Avant-Propos, p. xlvi.
  4. T. VII, Introduction, p. xix.
  5. P. 322-324.
  6. P. 330.
  7. P. 363.
  8. P. 320.