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LI.
De l’ost qui fu à Perone et retourna sanz rien faire[1].

Et adecertes en ycestui an, Edouart, le roy d’Angleterre, des Escos à li contrestans ot victoire[2]. Et lors prist toute Escoce et la mist en sa seignourie, exceptez aucunes garnisons assises en paluz et sus hautesces de montaignes environ de la confinité de la mer.

[3]Et en cest an ensement, Phelippe le Biau roy de France, environ le commencement du moys de septembre, proposant derechief en sa propre personne d’aler contre les Flamens et ses armes prendre et guerroier les avec i grant ost et innombrable, prist son erre et à Perone[4], i chastel de Vermendois, en la confinité d’icelui, l’expedicion de son ost assambla. Mais ilec, si comme l’en dit, avironné de parlement, par l’amonnestement du conte de Savoie[5], jusques à la Penthecoste ensivant trives[6] donner et prendre des Fla-

  1. Continuation de la Chronique latine de Guillaume de Nangis, éd. Géraud, t. I, p. 336. Cf. Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 588, et Mémoires de la Soc. de l’histoire de Paris et de l’Île-de-France, t. XXIII, p. 251.
  2. Les Écossais, qui s’étaient soulevés vers le début du carême 1303, firent leur soumission avant l’hiver (Thomas Walsingham, Historia Anglicana, éd. Th. Riley, t. I, p. 100. Cf. Rymer, op. cit., t. I, 2e part., p. 957, lettres du 14 juin 1303).
  3. Continuation de G. de Nangis, t. I, p. 337. Cf. Rec. des Hist., t. XX, p. 589.
  4. Philippe le Bel arriva à Péronne le 9 septembre 1303 (Chronique artésienne, p. 72. Cf. Funck-Brentano, op. cit., p. 455).
  5. Latin : « Sabaudiæ comitis maligno consilio circumventus. »
  6. L’accord entre Philippe le Bel et les Flamands fut scellé