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XLV.
De l’acort entre le roy de Sezille et Fedric, l’occupeur de Sezille[1].

En yce temps ensement, Charles de Valois, conte, frere de Phelippe roy de France, qui en Sezille un chastel qui est appellé Termes[2] avoit occupé sur les anemis du royaume de Sezille, tout le temps d’esté, par la terre de Cecille à batailles ordenées, çà et là aloit ; mais nulle âme n’encontra qui encontre lui courut pour bataillier[3]. Et adecertes, les Sicilliens se teneoient es chastiaux et es citez, ne ne vouloit Federic, l’occupeur de Secille, ou par aventure n’estoit tant hardi envers le conte Charles, lequel de son sanc procréé et descendu cognoissoit et savoit à bataille aler ne issir. Mais à la parfin furent trives données, et vint icil Federic à son parlement, simplement et humblement les choses qui sont de pais requerant. Et lors, messire Charles qui, si comme l’en dit, avoit jà oy nouvelles de ses amis occis en Flandres, et que par un pou avoit perdu touz ses chevaux estraiz par maladie, si ot compassion du royaume de France et de son

  1. Ce chapitre est traduit de la Chronique latine de Guillaume de Nangis, éd. Géraud, t. I, p. 323-324, et non de la Continuation, ibid., p. 333-334. Cf. Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 587-588.
  2. La ville de Termini s’était rendue à Charles de Valois, le 29 mai 1302 (J. Petit, Charles de Valois, p. 81).
  3. Voir, sur cette guerre de guerillas, J. Petit, op. cit., p. 83-84.