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vant son orgueil, à celi Charles, avec ses ii filz Robert et Guillaume, s’en vint humblement li et ses filz[1], et le remenant de sa terre rendi en la main de Charles conte de Valois par aucunes convenances entregettées. Lesquiex amenez à Paris, au roy de France requistrent pardon de leurs meffais et misericorde, et il la reçurent très piteusement. Mais jusques au temps d’avoir miseracion et pardon, furent mis par divers lieux en prison souz garde.


XXXIII.
Du grant pardon de Rome[2].

Et adecertes, en cest an[3], pape Boniface fist indulgence et pardon general, et ottroia planiere indulgence de touz les pechiez à touz vrais repentanz et confès venanz par l’espace de ce present an, et par chascun an centiesme à venir, aus eglises des benois apostres

  1. Ce fut le 8 mai 1300 que Charles de Valois reçut à Ardenbourg le comte de Flandre, Gui de Dampierre, ses deux fils, Robert de Béthune et Guillaume de Crèvecœur, accompagnés d’un certain nombre de chevaliers. Amenés à Paris le 24 mai, ils furent d’abord internés au Châtelet, puis Gui fut relégué à Compiègne, Robert à Chinon, Guillaume à Issoudun, et leurs compagnons en divers lieux (Chronique artésienne, p. 33-34. Annales Gandenses, p. 12. Chronographia, t. I, p. 88). Cf. Funck-Brentano, op. cit., p. 341-348 ; Kervyn de Lettenhove, Histoire de Flandre, t. II, p. 608-619 ; J. Petit, op. cit., p. 48-50.
  2. Guillaume de Nangis, Chronique latine, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 582. Cf. éd. Géraud, t. I, p. 310.
  3. Sur le Jubilé de l’an 1300, voir Raynaldi, Annales ecclesiastici, t. IV, p. 284-287, et Villani, op. cit., dans Muratori, t. XIII, col. 367-368.