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Gant. Mais si comme il s’en alast ainsi, à une petite villete li vindrent messages de par le roy d’Angleterre requerans trives[1], auquel, pour l’yver prochain venant et pour l’amour du roy de Sezille, qui pour ce venoit en France, à paines jusques à ii ans, à lui et au conte de Flandres ottroia trives. Et lors, ce fait environ la feste de Touz Sains, le noble roy de France Phelippe le biaux retourna en France.


XXIII.
Comment le pape Bonoiface envoia au roy de France le regale[2].

Et en ycest an ensement[3], quant les prelas du royaume de France furent à Paris assamblez, si leur monstra le roy Phelippe lettres[4] contenans comment à li, pape Boniface, et à son premier hoir successeur, avoit ottroié à prendre et à lever les dismes des eglises, toutes foiz que leur conscience les jugeroit et creroient estre neccessaire, ou le vouldroient ; et derechief, comme yceli pape, en l’aide de ses despens

  1. Ce sont les trêves qui furent conclues le 9 octobre 1297, en l’abbaye de Vyve-Saint-Bavon sur la Lys, près de Gand, entre les rois de France et d’Angleterre. Le texte de ces trêves est donné par Rymer, Fœdera, t. I, 2e part., p. 879, et Limburg-Stirum, Codex diplomaticus Flandriæ, t. I, p. 208, no 62. Cf. Funck-Brentano, op. cit., p. 267-270.
  2. Guillaume de Nangis, Chronique latine, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 580. Cf. éd. Géraud, t. I, p. 302-303.
  3. G. de Nangis (éd. Géraud) fait connaître le jour : « Octavo die ante Nativitatem Domini. »
  4. La bulle Romana mater ecclesia du 23 février 1297 (Raynaldi, op. cit., t. IV, p. 237. Cf. Boutaric, La France sous Philippe le Bel, p. 97).