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commença le chevalier à deffendre viguereusement ; mais en la fin il fu si asprement mené qu’il se rendi, sauve sa vie et touz ses biens. Si venoit en son aide le conte de Bregne[1], Gui de Monfort, Phelippe filz du comte Gui de Flandres[2] et pluseurs autres batailleurs du royaume de France ; lesquiex furent rencontrez des Sicliens en mer et se combatirent. Mais les François furent desconfiz et furent pris de Rogier de Laure[3], lequel estoit admiraut des Sicliens, et les fist metre en diverses prisons. Mais tost après il furent rachetez touz, excepté Gui de Monfort[4] que l’en ne voult delivrer pour nul pris. Et disoit-on que c’estoit à la priere le roy d’Angleterre qui avoit le dit Gui de Monfort en haine ; et mourut prisonnier.

[5]En ce meismes an mourut Ranulphe évesque de Paris[6], et puis après li fu Adneulphe[7], lequel mourut dedenz i an.

    suivie par les Grandes Chroniques (cf. Chronique latine de G. de Nangis, éd. Géraud, t. I, p. 272 et 273, note 1).

  1. Le comte de Bregne est Gugues de Brienne, fils de Gautier IV de Brienne et de Marie de Lusignan.
  2. Philippe, fils de Gui de Dampierre, comte de Flandre et de sa première femme Mathilde.
  3. Roger de Loria, amiral aragonais.
  4. Sur Gui de Montfort, voir Ch. Bémont, Simon de Montfort, comte de Leicester, p. 253-255.
  5. Cette mention n’est pas tirée de la Chronique latine de G. de Nangis.
  6. Ranulf d’Homblonière, évêque de Paris, mourut le 12 novembre 1288.
  7. Adenulfus de Anagnia, prévôt de l’église de Saint-Omer, chanoine de Paris, fut élu, confirmé par Honorius IV, mais mourut avant d’être sacré (Gallia Christiana, t. VII, col. 119. Cf. Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XXI, p. 633).