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autres jusques à vi, et rompi de petit pont la greigneur partie, et enclost Paris de toutes pars, si que nul n’i poot aler ne venir fors que par navie[1].

L’an de grâce M CC IIIIxx et I, monseigneur de Mont Pincien en Brie, prestre et cardinal de Sainte Cezille, fu sacré à Apostoille et fu appellé Martin[2].


XXX.
Comment ceulx de Cezille se retournerent contre le roy Charles[3].

Celle année meismes, Pierre d’Arragon roy fu moult en volenté des malices sa femme et la crut de quanque elle disoit. Elle affermoit certainement et faisoit entendant à son baron que elle estoit hoir du royaume de Cezille, et que ceulz de Cezille le tenoient pour trop

  1. G. de Nangis donne des détails plus précis sur les effets de cette inondation : « Ita circumquaque inundavit civitatem Parisiensem, quod nequiret a parte villæ Sancti Dionysii absque navigio ingredi, et ex alia parte infra muros usque ad crucem Hemondi per totam plateam Maberti vasa navalia discurrebant » (cf. Maurice Champion, Les inondations en France depuis le VIe siècle jusqu’à nos jours, t. I, p. 27-30).
  2. Martin IV, dont le nom était Simon de Brion, serait né à Mainpincien, paroisse d’Andrezel (Seine-et-Marne, arr. de Melun, cant. de Mormant). Il fut élu pape à Viterbe le 22 février 1281 et sacré le 23 mars à Orvieto.
  3. Guillaume de Nangis, Gesta Philippi regis Franciæ, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 516-518. Cf. Chronique de Primat, (Ibid., t. XXIII, p. 101). Il place l’expédition du roi d’Aragon au chap. lxxii, avant les vêpres siciliennes (chap. lxxiii), et dans Primat, comme dans les Grandes Chroniques, le passage dans lequel Guillaume de Nangis montre que les prétentions de Constance sur le royaume de Sicile sont mal fondées est omis.