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et venoient d’une part et d’autre[1], et si comme les ii roys estoient aussi comme à court, les messages vindrent et aporterent commandement, de par l’Apostole, que les ii roys feissent pais et s’acordassent ensemble bonnement sus paine de sentence d’escommeniement, si que ce fust au profist et à l’onneur de sainte Eglise[2]. Quant le roy de France oy tiex paroles, si ne voult qu’il en fust plus parlé, ains se parti tantost du Mont de Marchant et s’en ala droit à Thoulouse[3]. Si vint le roy d’Arragon[4] au devant pour li faire honneur[5]. Le roy le reçut moult liéement et li donna grans dons et li fist grant courtoisie. Quant le roy d’Arragon ot séjourné avec le roy de France tant comme il li plot, si prist congié[6] et s’en vint à sa terre et trouva sa femme qui avoit non Constance, fille Mainfroy le dampné et l’escommenié ;[7]si li dist comment et en

  1. G. de Nangis nous apprend que le différend entre le roi de France et le roi d’Espagne devait se régler à Dax, « congregabantur hinc inde per plures dies regales et solemnes nuncii pro dicto negotio expediendo apud Aquas ». Sur ces pourparlers, voir Langlois, op. cit., p. 122-123.
  2. G. de Nangis fait connaître les envoyés du pape Nicolas III : « Destinavit ad hoc solemnes nuncios ministros generales fratrum Prædicatorum et Minorum. »
  3. Philippe le Hardi quitta Mont-de-Marsan le 20 décembre et n’alla à Toulouse qu’après avoir célébré la Noël à Moissac (Langlois, op. cit., p. 123).
  4. Pierre III, roi d’Aragon.
  5. Sur le congrès de Toulouse, voir Langlois (Ibid.). Lecoy de la Marche, Les relations politiques de la France avec le royaume de Majorque, t. I, p. 163-164. Hist. de Languedoc, t. X, p. 24, note v.
  6. « Ingratus tanto honore et beneficiis » (G. de Nangis).
  7. Les Grandes Chroniques ont mal traduit cette dernière phrase de G. de Nangis. Constance donna à Pierre, roi d’Ara-