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Pierre Sanse estoit couchié en son lit ; tant fit Garse qu’il le trouva en son lit et l’occist, et les chevaliers qui estoient de sa mesniee[1]. Quant sa femme et ses enfans sorent sa mort, si manderent à monseigneur Huistace qu’il les aideroient en toutes manieres, mais il leur promist qu’il leur aideroit à vengier la mort Pierre Sanses.

Ainsi comme il estoit en tel brigue et en tel descort, le conte d’Artois se tenoit près des pors, a grant foison de gent à pié et à cheval, et ala tant que il laissa les pors[2] et s’en vint par les mons de Pierregort[3] et passa tout oultre par la terre d’Arragon, et entra ou royaume de Navarre, li et tout son ost. Tant chevaucha et ala qu’il vint devant la cité de Pampelune droitement la veille de la Nostre Dame en septembre[4] ; si assist la ville tout entour et son ost.

Garse Morans qui avoit occis Pierre Sanses, estoit en la cité maistre et capitaine de touz. Avec li estoient plusseurs barons de Navarre[5] qui, par plusseurs foiz, avoient assailli messire Huistace ; et messire Huitace

  1. G. de Nangis donne le nombre de ceux qui furent tués avec lui « cum quinque aliis personis ». Sur la mort de don Pedro Sanchiz, voir G. Anelier, Histoire de la guerre de Navarre, éd. Francisque Michel, vers 4130 à 4160.
  2. Latin : « portus Cysereos ».
  3. Latin : « per montes Pyreneos », par les montagnes des Pyrénées.
  4. G. de Nangis donne une autre date « eam die Jovis ante nativitatem beatæ Mariæ Virginis tunc obsedit », soit le 3 septembre 1276, au lieu du 7 ; Primat a suivi la leçon de G. de Nangis. Cf. Ch.-V. Langlois, Le règne de Philippe III le Hardi, p. 103, qui donne aussi la date du 3 septembre.
  5. G. de Nangis donne le nom de l’un d’eux, « Gonsalves ».