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Seigneur, et donna rentes et possessions pour euls soustenir largement.


XIII.
Comment le roy fist la pais des clercs et des borgois[1].

Si comme le roy entendoit à faire l’abbaïe de Reaumont, nouvelles li vindrent que les bourgois de Paris et les clers estoient en grant contens et en grant hayne. Et furent pluseurs clers occis, car il commencierent la mellée[2], et des bourgois aucuns. Pour ce que les clers n’orent amende à leur volenté, il s’esmurent et distrent qu’il iroient en autre contrée pour estudier. Le roy d’Engleterre[3], qui bien sot le descort, leur manda qu’il venissent à Ocsenefort[4], et il leur donroit ostages et maisons franchement jusques à x ans, et pluseurs autres franchises, s’il i vouloient demourer. Mais le roy de France ne volt pas que le clergié se esloignast de lui ; si fist la pais des clers et

  1. Guillaume de Nangis, Vie de saint Louis, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 319-321 ; Chronique latine, t. I, p. 181-183. Cf. Vincent de Beauvais, Bibliotheca mundi, Douai, 1624, t. IV, p. 1279.
  2. Sur cette rixe qui eut lieu les 26 et 27 février 1229 (n. st.) à Saint-Marcel, voir Mathieu Paris, Chronica majora, éd. Luard, t. III, p. 166, et Majus Chronicon Lemovicense, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XXI, p. 764. Cf. Denifle, Chartularium Universitatis Parisiensis, t. I, nos 62 et 84, et É. Berger, Histoire de Blanche de Castille, p. 130-136.
  3. Guillaume de Nangis ne fait pas allusion à l’intervention du roi d’Angleterre Henri III, qui cependant eut lieu (Denifle, op. cit., no 64, et Rymer, Fœdera, t. I, p. 195, lettres du 16 juillet 1229).
  4. Oxford. Dans ses lettres, Henri III ne désigne aucune ville.