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ce ne vindrent. La tierce foiz furent semons et sommez. Lors parlerent ensamble le duc et le conte et distrent qu’à ceste foiz il ne porroient à chief venir dou roy. Si li envoierent messages et li manderent que volentiers iroient parler à lui à Vendosme ; mais qu’il eussent sauf aler et sauf venir, sanz nul empeechement. Li roys leur otroia ; lors vindrent à Vendosme[1], et amenderent au roy de lor outrage et de leur meffait tout à sa volenté. Le roy qui fu jeunes et debonnaires leur otroia pais et amour, mais qu’il se gardassent de mesprendre.


IV.
Du descort qui fu entre les barons et le roy[2].

L’an en suivant après, par le conseil Pierre Mauclerc duc de Bretaigne et Hue le conte de la Marche descort mut entre le roy et les barons de France, et maintenoient les barons contre le roy, que la royne Blanche, sa mere, ne devoit pas gouverner si grant chose comme le royaume de France, et qu’il n’apartenoit pas à fame de tel chose faire[3]. Et le roy maintenoit contre ses

  1. Sur le traité de Vendôme conclu le 16 mars 1227, voir Élie Berger, Histoire de Blanche de Castille, p. 84 à 87 ; Lenain de Tillemont, op. cit., t. I, p. 455-459. Le texte de ce traité est publié dans Teulet, Layettes du Trésor des chartes, t. II, no 1922.
  2. Vie de saint Louis, par Guillaume de Nangis (Ibid., t. XX, p. 314 et 315). Les Grandes Chroniques donnent plus de détails sur cet épisode de la vie de saint Louis, dans ce chapitre iv, que Guillaume de Nangis, qui dans sa Chronique latine n’y fait même pas allusion.
  3. « Et pour ce que li baron de France virent le roy enfant