Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 7.djvu/313

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

zile seroit dedenz iii jourz au port de Tunes. Lors avint que Jehan Tritan conte de Nevers[1] chai en une maladie ; portez fu à sa nef ; si morut tantost. Et le juedi après, le legat[2] morut ; et mout d’autres bonnes genz morurent de diverses maladies pour le mauvais air dont il estoient avironnez et par deffaut de bonnes eaues. Le roy ot i flux de ventre premierement, et puis le prist une fievre ague dont il acoucha du tout au lit, et senti bien qu’il devoit paier le treu de nature. Lors apela Phelippe son fiuz et li commanda qu’il gardast chierement les enseignemenz qui s’ensuivent, que le bon roy avoit escript de sa main.


CXV.
Comment le roy endoctrina Phelippe son fiuz[3].

[4]Chier fiuz, la premiere chose que je t’enseigne si

    Courtsavi. Après avoir pris le parti de Trencavel, il fit sa soumission au roi à Pontoise au mois de mai 1241. En 1246, il renouvela cette soumission et prit la croix avec saint Louis l’année suivante. Revenu de Terre sainte en 1255, il y retourna en 1264 et en 1267. En juillet 1270, il vint rejoindre saint Louis devant Tunis. Renvoyé en Terre sainte par Philippe le Hardi au mois d’avril 1273, il y mourut le 12 août 1275 (Hist. de Languedoc, nouv. éd., t. VI, p. 340, 630, 725, 786, 834, 856-857).

  1. Jean, comte de Nevers, second fils de saint Louis, mourut le 3 août. Il était né au mois de mai 1250 à Damiette pendant la captivité de son père d’où lui fut donné le surnom de Tristan.
  2. Le légat du pape Raoul Grosparmi, qui, avant d’être cardinal-évêque d’Albano, fut évêque d’Évreux, mourut le 10 août.
  3. Guillaume de Nangis, Vie de saint Louis, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 458-461. Cf. Join-
  4. Voir, sur les Enseignements de saint Louis à son fils, les études de Paul Viollet dans la Bibl. de l’École des chartes, 1869, p. 129 à 148 ; 1874, p. 1 à 51 ; 1912, p. 490-504, et N. de Wailly, Ibid., 1872, p. 386 à 442, et du comte François Delaborde, Ibid., 1912, p. 73 à 100 et 237-262. — Cf. Ch.-V. Langlois, La Vie en France au moyen âge du XIIIe au milieu du XIVe siècle, t. IV, Paris, 1928, p. 23-46.