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i grant parlement à Paris[1] de prelaz, de barons et de chevaliers et mout d’autre gent, et les amonnesta mout de vengier la honte et le domage que Sarrazin faisoient en la terre d’outre mer en despit de Nostre Seigneur. Après ce que le cardinal ot fet sermon à tout le pueple, le roy prist la croiz tout le premier et ses iii fiuz, Phelippe[2], Jehan[3] et Pierres[4] et grant foison de barons et de chevaliers. Les autres barons, qui à ce parlement ne furent pas, se croisierent tantost, dès ce qu’il sorent que le roy fu croisié ; si comme Alphons le conte de Poitiers, le roy de Navarre[5], le conte d’Artois[6], le conte de Flandres[7], le fiuz au duc de Bretaigne[8]. Après ce qu’il furent croisié, il pristrent terme de mouvoir touz ensamble[9] et firent aprester leur navie et leur garnisons. Quant le temps aprocha qu’il durent mouvoir, le roy fist sont testament et bailla son reamme à garder à misire Simon de Neele[10] et à l’abbé de Saint Denis, qui avoit à non Maci de Vendome[11]. Et

  1. Cette assemblée se fit le 25 mars 1267 (Lenain de Tillemont, t. V, p. 14).
  2. Le futur Philippe III le Hardi.
  3. Jean, comte de Nevers.
  4. Pierre, comte d’Alençon.
  5. Thibaut V, comte de Champagne, roi de Navarre, qui avait épousé Isabelle, fille de saint Louis.
  6. Robert, le fils de celui qui fut tué à Mansourah.
  7. Gui de Dampierre.
  8. Jean II, fils aîné de Jean Ier dit le Roux et de Blanche de Champagne.
  9. Au mois de février 1268, saint Louis avait juré de partir dans deux ans (Lenain de Tillemont, t. V, p. 62).
  10. Simon, sire de Nesle, vivait encore au mois de mai 1282. Il déposa alors pour la canonisation de saint Louis (voir sur lui Lenain de Tillemont, t. V, p. 127 à 129).
  11. Mathieu de Vendôme succéda comme abbé de Saint-Denis