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conte Jourdain, le conte Berthelemieu et ses ii fiuz ; et le sizieme fu Corradin. Dant Henri d’Espaigne, qui bien avoit desservi autel mort, ne fu pas decolez pour ce que le roy l’avoit promis à l’abbé de Mont de Cassin. Si fu mis en une cage de fer, une chaenne à son col, et fu menez par toutes les citez du païs et monstrez au pueple, et racontoit l’en la grant mauvaistié qu’il avoit pourchaciée à son cousin qui senateur de Romme l’avoit fait et haucié seur touz les barons de la contrée.


CII.
De Corrat Capuche[1].

Quant le roy ot confondu ses anemis, si demoura tout le païs en pais, et le tint paisiblement en sa main fors la terre de Sezile qui est toute enclose de mer, que Corrat Capuche et autres semblables à lui s’efforcierent de retenir contre lui. Ice Corrat Capuche avoit par force et par barat acquis la grâce et la faveur de toutes les viles de Sezile, fors que de Parlene et de Mechines, les ii plus nobles citez du païs qui se tenoient fermement de la partie le roy. Quant le roy le sot, il envoia celle part Gui de Montfort, Thomas de Couci[2], Guillaume l’Estandart et Guillaume de Biaumont. Le far de Mechines passerent sanz nul destourbier et en-

  1. Guillaume de Nangis, Vie de saint Louis, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 438-439.
  2. Thomas II de Coucy, seigneur de Vervins, fils de Thomas de Coucy et de Mahaut de Rethel, mourut avant 1276 (André Du Chesne, Histoire généalogique des maisons de Guines, d’Ardres, de Gand et de Coucy, p. 424).