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baïe près d’iluec, qui est apelée Evezent[1], recueillirent le cors et le porterent ensevelir en leur abbaïe. Duquel à sa sepulture, moult de malades de diverses maladies orent santé, si comme il fu tesmoignié des genz du païs. Par quoi il appert clerement que Nostre Sires reçut en gré son martire. Ceste bataille fu l’an de grâce mil CC et LXIII.


XC.
Des messagiers le pape Urbain contre Mainfroi[2].

Pape Urbain qui fu desirrant de metre à fin la mauvaistié de Mainfroi, envoia ses messagers au roy de France[3], et li requist qu’il vousist secorre et aidier l’eglise de Romme contre le roy Mainfroi de Sezile, qui s’estoit mis et bouté en la terre et el reamme à tort et sanz reison ; lequel reamme doit estre tenuz de l’Eglise dès le temps l’empereeur Constentin qui le donna et otroia au patremoine saint Pere, et volt que quiconques en seroit roy, qu’il en feust home saint Pere et qu’il le tenist de lui. « Et comme Mainfroi ne voeille fere droit à sainte Eglise, biaus chiers fiuz, je vous prie que vous m’envoiez Karle vostre frere a tout

  1. Evesham, Angleterre, comté de Worcester. Simon de Montfort y fut tué avec son fils Henri le 3 août 1265 (Ch. Bémont, op. cit., p. 241-242).
  2. Guillaume de Nangis, Vie de saint Louis, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 418-419 ; Chronique latine, t. I, p. 226-227.
  3. C’est au mois de mai 1264 qu’Urbain IV envoya en France Simon, cardinal de Sainte-Cécile, pour conclure avec saint Louis et avec Charles, son frère, l’affaire de Sicile (Lenain de Tillemont, t. VI, p. 42-45).