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environ xi mile hommes de cheval, auquel le roy de Boesme vint encontre a cent mile hommes de cheval, entre lesquiex il en y avoit vii mile tous couvers de fer. Et comme la bataille fust commenciée es fins du royaume, à l’assembler des chevaux et des armes, si grant poudre s’esdreça de terre que en plain jour, à heure de midy, homme povoit à très grande paine congnoistre l’autre, pour l’obscurité de la poudriere qui sourdoit de dessus la terre. Finablement, les Hongres, aprés ce que leur roy ot esté navrés, s’enfouyrent, et si comme ilz se hastoient de fouyr, il en chay en un flueve parfont par où ilz devoient passer vim hommes ou environ qui [furent] tous noiez et mors, sans ceuls qui furent occis en ladite bataille. Mais comme le roy de Boesme ot eue victoire et feust entrez a grant force de genz d’armes ou royaume de Hongrie, le roy de Hongrie, par ses messages li requist que il vousist faire paix et accort à li, et il luy rendroit les terres qui estoient cause du descort. Si acorderent ensemble et furent amis, et pour le temps avenir fu l’amistié confermée par mariage[1].

[2]Item, ou temps de celui Mainfroy, dont dessus est faite mencion, lequel estoit chief et refuge de tous mauvais et desloiaus qui vouloient entrer en sa terre, pour vray, l’avision d’une commete ou estoille courut

  1. D’après l’Art de vérifier les dates, aux rois de Hongrie, Constance, fille de Béla IV, aurait épousé Przemislas-Ottocare II, roi de Bohême, mais aux rois de Bohême, on donne à ce dernier, comme seconde femme, Cunégonde, nièce de Béla IV, après la mort de sa première femme, Marguerite d’Autriche.
  2. Guillaume de Puylaurens, Historia Albigensium, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 773.