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foiz, et assist i port à Romme que l’en apelle Torice[1]. Mès une maladie le prist, dont il morut. Portez fu à Romme, là fu plaint et regretez du menu pueple pour ce qu’il estoit bons justicierres et droituriers. Pour l’amour de lui, il firent senateur de mestre Castelain[2] son oncle.

Celle année plut tant et fist si granz cretines que les blez qui estoient aus champs et es granches furent germez, et les vins ne porent meurer.


LXXXIV.
La pais du roy de France et du roy d’Engleterre[3].

Le roy Henri d’Engleterre vint en France l’an de grâce mil CC LIX[4], et vint avoec lui le conte Rogier de Glocestre a grant compaignie de barons, de prelaz et de chevaliers. Le roy le reçut moult liéement et volt qu’il demourast en son palais à Paris. Grant feste et grant solez li fu fete toute une semaine entière, et donna le roy granz dons au roy Henri et à ses barons. Quant la feste fu departie, le roy Henri ala visiter

  1. Latin : « In obsidione Corneti. » C’est la ville de Corneto, Italie, prov. de Rome, qui est désignée ici.
  2. L’oncle de Brancaleone, ne fut sénateur de Rome que jusqu’à la fin de l’année 1258 (A. de Boüard, op. cit., p. 23).
  3. Guillaume de Nangis, Vie de saint Louis, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 410-413 ; Chronique latine, t. I, p. 220-221. Cf., sur la conclusion de cette paix avec l’Angleterre, Lenain de Tillemont, t. IV, p. 162-180.
  4. Henri III, roi d’Angleterre, s’embarqua à Douvres le 14 novembre 1259. Cf. Flores historiarum, éd. H.-R. Luard, t. II, p. 437-438.