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crut le conseil, si envoia ii moines[1] à Aigue Morte pour avoir une nef, laquelle il firent emplir de chapons et poules et de fromages de gain et de pois de Vermendois. Et quant il orent leur nef toute garnie, il entrerent en mer. Si orent bon vent qui les mena paisiblement au port d’Acre. De leur venue fu trop durement le roy lié et toute sa compaignie.


LXVI.
Comment Acre fu fermée et Saethe[2].

En ce temps que le roi estoit outre mer, il ne volt pas son temps metre en oiseuses, quar il fit fermer la cité d’Acre et le Jafet et la cité de Cesaire et le chastiau de Cayfas, et une autre cité qui a non Saethe[3].

  1. Ces deux religieux, qui partirent de Saint-Denis le 24 mars 1253, y furent de retour à Noël (D. Luc d’Achery, Spicilège, t. II, p. 816).
  2. Guillaume de Nangis, Vie de saint Louis, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 384-385. Voir Joinville, §§ 470, 561, 562, 582, 615, 616, pour les travaux que saint Louis fit exécuter dans plusieurs villes de la Palestine. Cf. Geoffroi de Beaulieu, op. cit., chap. xxvi ; Guillaume de Saint-Pathus, Vie de saint Louis, éd. Delaborde, p. 26 et 110.
  3. Villes de Syrie situées toutes sur la Méditerranée : Acre ou Saint-Jean d’Acre, Jaffa, l’ancienne Joppé, Césarée, aujourd’hui Kaiserieh-Caïffa, Saethe, aujourd’hui Saïda, l’ancienne Sidon. Voir aussi Lenain de Tillemont, t. III, p. 403, 404-413, 448-449, pour les travaux effectués par saint Louis dans ces villes. Dans une lettre écrite à son frère Alphonse, comte de Poitiers, le 11 août 1251, au camp devant Césarée, saint Louis lui dit qu’on travaille chaque jour aux fortifications de cette ville et qu’une grande partie de la muraille est déjà terminée (Champollion-Figeac, Documents historiques inédits tirés des collections manuscrites de la Bibliothèque du roi, t. I, p. 646-648).