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la terre d’outre-mer, quar elle seroit en greigneur peril qu’elle n’estoit avant que il venist ; et pour ce que les crestiens prisonniers seroient sanz esperance d’estre delivrez et se tendroient aussi comme du tout perduz, si que sa demeurre porroit faire grant bien à toute la Terre Sainte ; et meesmement pour le descort qui estoit entre ceus de Babiloine et le soudan de Halape[1], quar le soudan de Halape avoit ja pris Damas et pluseurs autres chastiaus qui estoient de la seignorie à ceus de Babiloine. Quant le roy oï tiex paroles, si ama miex à demourer que de prendre aaisement et repos en son reanme, et manda son frere le conte de Poitiers[2], et li commanda qu’il alast garder le reanme de France avoec la royne Blanche sa mere qui mout le gardoit sagement.


LXI.
De la mort l’empereur Federic et Henri son filz[3].

Celle année avint que li ainsnez fiuz l’empereor Fe-

    du roi l’engageait, au contraire, à rentrer en France. Cf. Lenain de Tillemont, t. III, p. 389.

  1. Malek-Nacer Youssof, prince d’Alep, qui devint soudan de Damas en 1250 après la mort de Touran-Schah. Voir, dans Joinville, § 444, les propositions qu’il fit au roi et, § 464, la réponse de saint Louis.
  2. Saint Louis renvoya ses deux frères en France, Alphonse, comte de Poitiers, et Charles, comte d’Anjou (Joinville, §§ 438 et 442). Ils s’embarquèrent au commencement du mois d’août (Lenain de Tillemont, t. III, p. 391 ; É. Berger, Histoire de Blanche de Castille, p. 386).
  3. Guillaume de Nangis, Vie de saint Louis, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 382-383 ; Chronique latine, t. I, p. 206-207.