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qui estoient venuz avoec lui en Égipte et touz autres crestiens, de quelque nacion qu’il feussent, dès le temps que Aymel qui fu soudan et ayol de cestui soudan, qui donna à son temps trives à l’empereour Federic[1], metroit hors de prison et deliverroit franz et delivres de tout empeechement. Derechief de toutes les terres que li crestien tenoient el reanme de Jherusalem, il tendroient paisiblement et auroient terme des Sarrazins jusques à x anz. Et por ces convenances faire fermes et estables, le roy estoit tenu de rendre Damiete et viiim besanz sarrazinois[2] et par tel couvenant que le roy de France deliverroit touz les Sarrazins qu’il avoit pris en Égypte puis le temps qu’il i estoit venus, et touz les autres Sarrazins qui avoient esté prins puis le temps l’empereour Federic. Avoec tout ce, il fu acordé que touz les biens et les muebles que le roy avoit lessiez en Damiete, et tuit li baron, leur seroient sauve et seroient souz la garde au Soudan et en sa deffense jusques atant qu’il feussent conduit en la terre des crestiens. Et touz les enfermes crestiens et les autres qui demorroient pour leur biens oster de Damiete, seroient aseur, et s’en porroient partir toutes foiz qu’il voudroient sanz empeechement, ou par mer ou par

  1. Allusion à la trêve conclue le 18 février 1229 entre Malek-Kamel et Frédéric II (cf. Lenain de Tillemont, t. III, p. 22).
  2. Joinville (§§ 342 et 343) dit qu’il fut demandé à saint Louis pour sa rançon un million de besants d’or valant cinq cent mille livres de monnaie française et qu’ensuite il fut convenu qu’il rendrait Damiette pour sa rançon et quatre cent mille livres pour celle de ses gens. Cf. Lenain de Tillemont, t. III, chap. cclxxxix et dissertation de Du Cange sur la rançon de saint Louis, dans Glossaire, éd. Favre, t. X, p. 65.