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L.
Comment le roy manda galies pour passer outre[1].

Quant le viconte fu acordé aus Genevois, le roy de France envoia en Acre et aus autres citez sus mer pour avoir nez et vessiaus en quoi il peust passer outre ; mais ceus qu’il y envoia n’i porent riens faire, car en ce point estoit trop grant descrot entre les Genevois et les Piseins, et fu occis le mestre des Genevois[2] d’un javelot. Et si ravoit trop grant descort, d’autre part, entre le baillif de Chipre et les Veniciens. Les messages s’en retornerent sanz autre chose fere, et raconterent ce qu’il avoient trouvé. Quant ces messages furent retorné et ne porent rienz fere, le roy y envoia derechief le patriarche de Jherusalem[3] et l’evesque de Soissons[4] et le connestable de France[5] pour les vessiaus louer, et leur commanda qu’il feissent une bonne pais des Genevois et des Piseins. Endementres que les messages s’en alerent vers Acre pour trouver navie, le roy fist faire petites nacelles pour prendre terre

  1. Guillaume de Nangis, Vie de saint Louis, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 368-371 ; Vincent de Beauvais, Speculum historiale, liv. XXXI, chap. xcvi. Cf. d’Achery, Spicilège, t. VII, p. 223.
  2. Eudes de Châteauroux, G. de Nangis et Vincent de Beauvais disent : « unus consul Januensis ».
  3. Le patriarche de Jérusalem était Robert II, qui, après avoir été évêque de Nantes, devint patriarche au mois de mai 1240 et mourut en 1254.
  4. Gui de Château-Porcien.
  5. Humbert V de Beaujeu, connétable depuis 1241, qui mourut en mai 1250.