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riviere de Gironde. Le roy d’Engleterre oï dire à Blaives où il estoit, que le roy venoit seur lui, si fu si espoentez qu’il s’en alerent li et le conte Richart à Bourdiaus[1], car se il fussent demouré, il eussent esté pris ; mais aucun leur firent asavoir qui estoient du conseil au roy de France. Lors se porpenssa le roy d’Engleterre comment il porroit faire pais au roy de France ; si li envoia messages et requist trives[2] ; mais le roy ne li volt pas de legier otroier devant qu’il en fu prié des plus haus hommes de sa court, qui mout amoient le conte Richart pour ce qu’il leur avoit fet bonté en la terre d’outre mer.


XXXII.
Comment les Tartarins destruirent Turquie[3].

[4]En ce temps avint que les Tartarins qui avoient gasté Ynde la grant et toute Armenie, ne n’avoient finé de

  1. Dès le 4 août, Henri III quitta Blaye et établit son camp de l’autre côté de la Gironde, mais il ne fut à Bordeaux que le 18 (Ch. Bémont, op. cit., p. 311, note 3).
  2. La maladie décimant l’armée française, des trêves furent alors conclues pour cinq ans (Mathieu de Paris, Chronica majora, t. IV, p. 225). Elles furent ensuite ratifiées le 7 avril 1243 (Layettes, t. II, no 3075).
  3. Guillaume de Nangis, Vie de saint Louis, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 340 à 343 ; Chronique latine, t. I, p. 195-196. Voir, dans Vincent de Beauvais, Speculum historiale, liv. XXIX, chap. lxix ; liv. XXX, chap. xcv ; liv. XXXI, chap. iii à lii, les détails qu’il donne sur les mœurs et les invasions des Tartares. Sur les Tartares, voir aussi Joinville, §§ 471-492.
  4. Tout ce qui est dans ce chapitre fut pris par G. de Nangis dans Vincent de Beauvais, liv. XXX, chap. cxlvi et cxlvii.