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en viele. Et les fist escrire en sa sale à Prouvins, et en cele de Troies[1], et sont apelées les chançons au roy de Navarre, quar le reanme de Navarre li eschai de par son frere[2] qui morut sanz hoir de son cors.


XVIII.
Du Vieuz de la Montaigne qui volt ocirre le roy[3].

Le Vieuz de la Montaigne oy dire que le roy de France estoit le plus preudomme de touz les princes

  1. Thibaut fit sans doute copier ses chansons dans ses châteaux de Provins et de Troyes (Hist. littéraire de la France, t. XXIII, p. 776). Cependant, d’après plusieurs témoignages, il en aurait fait peindre ou graver sur les murailles de son château de Provins. « On voit encore dans ce palais de Provins quelques vestiges des chansons que le comte Thibaut le Postume, qui les avoit composées, fit graver sur ses murailles » (Brussel, Nouvel examen de l’usage général des fiefs en France, t. I, p. 43, en note, col. 1. Paris, 1727, in-4o. Cf. les Chansons de Thibaut de Champagne, éd. Wallensköld, p. xvii, n. 3). Après avoir été déjà éditées en 1742 par La Ravalière et en 1851 par Tarbé, les Chansons de Thibaut de Champagne ont été rééditées en 1925 par A. Wallensköld dans la Société des anciens textes français, 1 vol. in-8o.
  2. Thibaut devint roi de Navarre en 1234, à la mort de Sanche VII dit le Fort (7 avril), qui était frère de Blanche de Navarre, mère de Thibaut, par conséquent son oncle et non son frere. Il fit son entrée à Pampelune le 5 mai (d’Arbois de Jubainville, op. cit., p. 268-269).
  3. Guillaume de Nangis, Vie de saint Louis, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 324-325 ; Chronique latine, t. I, p. 188. Joinville, qui parle aussi des Assassins et du Vieux de la Montagne (éd. N. de Wailly, §§ 249 et 451 à 463), les confond avec les Bédouins. Cf. Lenain de Tillemont, Vie de saint Louis, t. I, p. 188-192, et t. II, p. 304-306. Sur les As-